dimanche 12 janvier 2014

Epine Généalogique : le château de mon ancêtre

Après un blocage du côté de ma famille maternelle, voici une épine généalogique du côté paternel.


Je croyais tout savoir sur cet André Plancard né le 22 juillet 1893 au 9, rue Jean-Jacques Rousseau à Carcassonne. Il est le cadet des trois enfants de Michel Guillaume Plancard et de Antoinette Marie Justine Fanie Verger. Le couple, héritier des fonderies de fer et de cuivre François Plancard (le père de Michel Guillaume) vit très aisément. Michel Guillaume possèdait, par exemple, l’une des premières automobiles immatriculées dans l’Aude…
Ingénieur des Arts et Métiers, il est toutefois moins prudent que son père en matière de gestion de l’entreprise familiale. Cette dernière, reprise à son décès en 1916 par son gendre Jean Bureau, époux de sa première fille Emilie (qui mourra pratiquement centenaire en 1981 à Carcassonne), va finir par faire faillite.

Le second fils de Michel Guillaume, Emile né en 1887, va, lui, avoir un destin plus chaotique.

André, lui, va se marier le 19 mai 1926 à Montpellier (34) avec Marie Félicité Marthe Clapier né en 1890 à Rogues dans le Gard. A 32 ans, André Plancard est dit : « Propriétaire ». Il vit à Saint-Brès dans l’Harault, un petit village qui compte 384 habitants à l’époque. Visiblement, sa mère vit avec lui dans ce village.

En effectuant des recherches sur cet homme, je tombe dans Gallica sur une série d’ouvrages numérisés et intitulés : « Annuaire des châteaux et des départements : 40.000 noms & adresses de l'aristocratie, du high life, de la colonie étrangère, du monde politique, de la magistrature, de l'armée, du clergé, des sciences, lettres et beaux-arts, de tous les propriétaires des châteaux de France, etc. etc., avec notices descriptives, anecdotiques & illustrations ». Ouvrages dans lesquels apparaît le nom de Plancard (A).

Si la publication s’étend entre 1887 et 1937, la série présente ne comporte des numéros que de 1897 à 1935 avec des lacunes.

Dans celui de 1920, point d’André Plancard, ni d’ailleurs dans celui de 1926, année durant laquelle, il a dû emménager dans son « château » puisqu’il y figure en 1927 :


Pour la page complète, cliquez ici

Les années s’enchaînent jusqu’en 1935 où il possède toujours ce bien. C’est la dernière année disponible sur Gallica. Il y réside donc avec sa mère et sa femme durant une dizaine d’années au moins. Le téléphone (on demandait le 1 à Saint-Brès !) y était même installé et ce, depuis 1926).

Sa mère décèdera en 1949 à Cournonterral dans l’Hérault et sa femme en 1981 à Saint-Rémy-de-Provence. Quant à lui, il rendra son dernier soupir dans son domicile du 18 rue Flaugergues à Montpellier le 21 mars 1978.

En vacances dans le Sud et le Sud-Ouest en 2013, je suis passé par Saint-Brès le 14 juillet. Sous un soleil de plomb, j’ai découvert le fameux château : une belle bâtisse recouverte de crépis rose, aujourd’hui propriété communale et qui abrite la salle du conseil mais aussi des associations de la localité. Collé à l’église, le « château » n’a visiblement pas d’histoire connue des habitants. Plusieurs mails à la mairie pour en savoir davantage sur le bâtiment sont restés sans réponse.

Et c’est bien là que le bât blesse !

Je souhaiterais savoir à qui il a acheté ce château et jusqu’à quand il y a habité. Je vais aller voir ça dans le cadastre prochainement. Autre question qui risque de rester sans réponse : pourquoi avoir acheté ce bien et pourquoi dans ce village lui qui était Carcassonnais ?

mercredi 1 janvier 2014

Qui est N ? ou la fille sans prénom

Comme tout bon généalogiste amateur, les épines généalogiques font des ravages dans mes chaussures de chercheur.

Le Généathème de janvier est consacré à l'entraide et aux épines généalogiques.
Alors allons-y !

Voici la première. Elle commence par une histoire insolite.

Il y aura bientôt dix ans, j’ai reçu, sur mon lieu de travail, un coup de fil d’une personne qui m’a salué d’un : « Bonjour cousin ! » Un peu interloqué je lui ai demandé comment nous cousinions et comment il m’avait retrouvé.

Nous évoluions dans la même profession et la recherche des mes coordonnées a rapidement été fructueuse.

Quant au cousinage, il était proche, puisqu’une branche faisait état des patronymes Graff et Amstutz. Mon arrière-grand-mère Alice Graff, née d’un Graff et d’une Amstutz était présente tout comme son frère Georges Maurice Graff mort en 1916 à Béthelainville. Poilu mort pour la France à 24 ans sur lequel j’ai écrit cinq billets en novembre dernier dans le cadre du Généathème.

Cette épine concerne donc Georges Maurice Graff né à Beaucourt le 8 juin 1892. La ville se trouve dans le département du Territoire de Belfort mais au moment de sa naissance, elle faisait partie du Haut-Rhin, le Territoire n’ayant été créé officiellement qu’en 1922.

Très rapidement, j’ai su que le jeune homme était né hors mariage puisque ses parents se sont unis à Vandoncourt, commune du Doubs, le 22 septembre 1894. Le couple aura ensuite quatre autres enfants : Alice en 1896, Marguerite en 1898, Jeanne en 1900 et Hélène en 1903. Toutes nées à Beaucourt sauf Hélène qui vit le jour à Vandoncourt.

Le jeune Georges Maurice (dont les prénoms sont ceux de son grand-père Graff et ceux de son père inversé puisque prénommé Maurice Georges) a été reconnu par le mariage de Virginie Marie Amstutz et de Maurice Georges Graff.

Une naissance illégitime donc pour forcer la main des grands-parents maternels de Georges : Louise Catherine Peugeot et Georges Frédéric Amstutz qui, visiblement, espérait un meilleur mariage pour leur fille. C’était sans compter la détermination de cette dernière. Femme de tête et de caractère, Marie Virginie n’en a jamais démordu.

Si la grossesse a été cachée un temps puisque la jeune fille passa, aux dires de l’une de ses filles, une partie des neuf mois aux Etats-Unis, chez des cousins, puis revint tout juste pour accoucher à Beaucourt.

Alors, l’histoire s’est-elle répétée ?

Car ce cousin, disparu de la circulation depuis quelques temps me téléphonait pour me demander un renseignement : quel était le prénom et le lieu de naissance de la fille de Georges Maurice Graff. Il n’avait retrouvé que son initiale « N », visiblement sur de la correspondance.
Interloqué, je lui avais répondu qu’à ma connaissance il n’avait pas d’enfant. Même réponse dans ma famille.

Depuis, je cherche épisodiquement a retrouver cette N. qui n’est jamais apparue nulle part. Mais je me dis que peut-être elle a bien existé et qu’elle se cache dans un coin de registre…