mercredi 28 juin 2017

X comme... Grosses eXplosions !

La vie de nos ancêtres n'était pas de tout repos.

C'est le cas, semble-t-il pour Jean Plancard, père du serrurier Jules, dont la maison du 2 rue de la Liberté est adossée au fameux bastion de la Figuière dont on a parlé à la lettre F.

Je disais qu'en 1886, ce bastion devait être déjà démoli. Un article du "Courrier de l'Aude" du 7 mai 1885" titré : "A la gêne, pas de plaisir", le confirme.

Visiblement, l'entrepreneur qui détruit ce bastion se fiche comme de son premier bâton de dynamite des conséquences de ses actes. Il bourre "ses trous de mine jusqu'à la gueule de façon à en avoir plus tôt fait et lançant dans les airs des blocs de pierre capables d'effondrer les toits environnants" !


C'est ainsi que début mai à 5 h du matin, une violente explosion éparpille des blocs de pierre et fait frémir les vitres. "La toiture de M. Plancard, serrurier, a reçu une vingtaine de projectiles" qui ont produit divers dégâts. Et un bloc d'une quinzaine de kilos est venu s'échouer dans son jardin...


On tremble pour eux puisque visiblement, les ouvriers, par temps de pluie s'abritent, indique l'article, sous une voûte à l'entrée de la rue de la Liberté. Là où se trouve la réserve de poudre... et qu'ils y fument allègrement...

Et le journaliste de conclure :


La seconde explosion a lieu non loin de là comme le relate un article du "Courrier de l'Aude" du 24 janvier 1894.

En cette fin janvier, un incendie se déclare au 1, rue de la Liberté vers 7 h 15 du matin dans l'épicerie de Frédéric Campredon. L'incendie provoque une violente explosion.

Sur place se rendent, entre autres, les sapeurs-pompiers et un détachement du 15e de Ligne... Le 1, rue de la Liberté se situe juste en face de la maison Plancard qui a reçu des pierres suite à l'explosion de charges en vue de la destruction du bastion de la Figuière. Pas de chance.



Le feu est circonscrit vers 9 h. Si le journaliste s'avance sur les causes du sinistres : une allumette qui serait malencontreusement allée rencontrer un bidon de pétrole, il mentionne que des éclats de la devanture ont été projetés sur la rue blessant un homme de 25 ans, François Alberti, qui passait par là. Le jeune Campredon, 15 ans, a été brûlé aux jambes et à la tête en traversant le magasin en feu.
En tout, le préjudice a été évalué à 25.000 Frcs.

Dans un second article du même journal du 26 janvier 1894, les faits sont précisés :


C'est donc au moment de l'allumage d'une lampe que l'explosion s'est produite : "La devanture du magasin fut projetée contre la maison du sieur Plancard"... Pour une maison maudite, c'est une maison maudite...

Mais la conclusion de l'article est savoureuse en diable :

"Les voisins et les locataires se plaignaient depuis longtemps d'une odeur de gaz, voilà peut-être la cause de cette explosion terrible, qui a fait croire, à ceux qui en ont ressenti les effets, à la démolition de l'hôtel de la Préfecture" !


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