lundi 10 juillet 2017

Philomène Doriot, la fille du bagnard

Dans mon arbre généalogique les Philomène ne sont pas légion.

Mais en cherchant bien, j'ai réussi à en trouver deux. Elles n'ont pas eu un destin très heureux ni une vie très longue, mais elles s'inscrivent pour l'une dans ma branche maternelle et pour l'autre dans ma branche paternelle.

Mais ces deux Philomène sont quand même, de façon étonnante, de lointaines cousines...

Je commencerai donc par celle de ma branche maternelle.

Elle naît le 25 août 1875 à l'hôpital de Mustapha, commune rattachée à Alger. L'hôpital est le plus grand d'Afrique du Nord.

Philomène Doriot est déclarée par le docteur Paul Le Provost, chirurgien de l'hôpital et les deux témoins sont des infirmiers.

La petite fille, née sans doute à la suite d'une grossesse qui se présentait mal (on accouchait à domicile à cette époque), a été déclarée sous le nom de Doriau... et juste avec les prénoms de Marie Anne.

Hôpital Mustapha Entrée.jpg
« Hôpital Mustapha Entrée ». Via GeneaWiki.

Exit donc le prénom Philomène qui n'apparaît qu'un peu plus d'un an plus tard sur son acte de décès (numérisé sur le site des Anom) dans la ville d'Isserville-les-Issers, aujourd'hui Issers, dans le wilaya de Boumerdès en Kabylie, soit à une soixantaine de kilomètres d'Alger.

En effet, Philomène Marie Anne Doriot meurt le 9 novembre 1876 à Isserville.


Il est bien précisé qu'elle est la fille de David Doriot, cultivateur et de Marie Anne Keller, sans profession, qu'elle était bien née à Mustapha, près d'Alger et qu'elle est âgée d'un an.

Elle est le dernier enfant du couple qui s'est marié le 5 octobre 1858 à Douaouda dans le wilaya de Tipaza. Un village créé de toutes pièces pour des colons francs-comtois.

David Doriot est né à Etupes dans le Doubs en 1834 et Jean-Nicolas, son père, a émigré avec sa famille aux alentours de 1843.
Epoux de Catherine Peugeot, il a même été maire de Douaouda. Jean-Nicolas est le petit-fils de Jean Georges Doriot (1705-1782), meunier à Etupes et de Marie-Marguerite Maillard-Salin, mes ancêtres directs.

David épouse donc en 1858, Marie Anne Keller, une alsacienne du Haut-Rhin, née à Mayenheim, canton d'Ensisheim en 1839.

David Doriot est condamné en 1877 aux travaux forcés pour atteinte à la pudeur sur l'une de ses filles et violences envers les gendarmes venant l'interpeller. Il décédera en mars 1896 au bagne de l'Ile Nou en Nouvelle-Calédonie.

Hasard de l'Histoire et des rencontres, son fils Pierre, née en 1873 épousera, l'année du décès de son père, Marie-Thérèse Pastor à Isserville. Le couple aura une fille Marie Doriot qui s'unira avec Alphonse Allemand, d'une famille issue des Hautes-Alpes et dont l'ancêtre Jean-Eugène Allemand avait une sœur : Pauline Lézarine qui fut la mère de Marie Félicité Sellier, l'épouse de mon aïeul Alphonse Jean-Pierre Plancard, l'arrière-grand-père de mon père...

Alphonse Jean Pierre Plancard et Marie Félicité Sellier dans les années 1930.

Philomène Marie Anne Doriot, n'a donc eu qu'une vie extrêmement courte.
La Philomène de ma branche paternelle a vécu quelques années de plus.

Rendez-vous demain pour en savoir davantage.








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